Mosquée Al-Nouri – Mossoul, Iraq

La ville de Mossoul, est depuis des millénaires un point de passage stratégique et un lien commercial et culturel entre le nord, le sud et l’ouest. En raison de son emplacement stratégique, elle est devenue le foyer d’un grand nombre de personnes d’origines, d’ethnies et de croyances religieuses diverses. Cependant, cette situation unique en a également fait une cible pour l’extrémisme violent. En 2014, un conflit a frappé la ville.

Dans le cadre de l’initiative « Revive the Spirit of Mosul », l’UNESCO, le ministère irakien de la Culture et la Dotation Sunnite Irakienne, ont lancé un projet de restauration de la ville sunnite irakienne. Et notamment un concours fut lancé en novembre 2020 sur des projets d’architecture avec pour objectifs : la réhabilitation du site de la mosquée Al Nouri et la reconstruction de la salle de prière Al Nouri.

Situé dans le secteur nord-est de la vieille ville, sur une superficie d’environ 11 050 m2, le site de la mosquée Al Nouri comprend les principaux points de repère, tels que le minaret Al Hadba et la salle de prière Al Nouri, un certain nombre de bâtiments secondaires et un vaste espace ouvert. Gravement endommagé par la guerre en 2017, seul un petit fragment de la mosquée Al-Nouri à Mossoul est encore là au milieu d’un amoncellement de ruines. Elle est devenue un « patrimoine martyr ».

Le concours avait pour objectif une réhabilitation intégrée du site de la mosquée Al Nouri, visant la reconstruction de la salle de prière Al Nouri, en même temps, la construction nouveaux bâtiments aux fonctions diverses, la réhabilitation de ses diverses bâtiments historiques et leur intégration dans les nouvelles conceptions, ainsi que l’aménagement paysager de l’ensemble du site. En créant de nouveaux espaces dédiés à la communauté – pour l’éducation, les activités sociales et culturelles – le projet envisage un espace au service de la communauté au-delà de sa fonction religieuse principale.

L’un des enjeux de ce projet de reconstruction de la mosquée étant de développer un monde intérieur et de protéger le site tout en étant en interaction avec la ville. Notre projet a été imaginé comme un jardin aux multiples facettes, composées d’une série d’éléments réels ou métaphoriques (une école étant en quelque sorte un jardin). Le projet emprunte une typologie spécifique à la région mésopotamienne, le jardin clos. Historiquement, ce sont des lieux où l’esprit s’élève, où le matériau construit ne fait qu’un avec les éléments comme l’eau, la végétation, l’ombre et les parfums : havres de paix habités, lieux intemporels de méditation et repos. Le jardin clos accueille un monde en mouvement, dans un cycle continu. La vision durable pour le complexe de la mosquée Al-Nouri cherche à l’inscrire dans les multiples cycles de la vie, dans boucles de matériaux locales, continues et dynamiques, flux et atmosphères.